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Chaque semaine, environ 7 000 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH à travers le monde. Des chiffres encore élevés qui varient selon la géolocalisation.
À l’échelle mondiale, les femmes représentent 52% des 39 millions de personnes vivant avec le VIH selon l’organisme Aides. Par ailleurs, le SIDA demeure la première cause de mortalité chez les femmes âgées de 15 à 44 ans.
En Afrique subsaharienne, les femmes et les jeunes filles représentent 59% des nouvelles infections par le VIH avec une majorité de femmes séropositives en Afrique du Sud (4,8 millions), au Mozambique (1,4 million), en Tanzanie et au Nigeria (1 million).
En ce qui concerne la France, les femmes découvrent leur séropositivité encore trop tardivement : entre 25 et 49 ans pour 70% des cas et après 50 ans pour 15% d’entre elles[1]. Le dépistage précoce – ou suite à un risque – reste (aussi) un des meilleurs moyens de prévention.
Femme VS homme, nous ne sommes malheureusement pas égaux. Selon l’OMS, les femmes sont plus susceptibles d’être infectées par le VIH lors de n’importe quel genre de rapports sexuels que les hommes en raison de facteurs biologiques.
Dus à la superficie des muqueuses féminines, et de possibles microdéchirures des tissus du vagin, les risques de transmission du VIH d’un homme vers une femme sont environ deux fois plus élevés que dans l’autre sens.
Quels sont les facteurs socio-économiques liés au Sida ? Quels sont les comportements à risque face au VIH ?
Les femmes ne sont pas toujours en position de négocier… Et pourtant, lors de chaque rapport sexuel – bucco-génital compris – la contraception n’est pas négociable. Demander à mettre un préservatif, parler de sexualité et de prévention ne doit pas être tabou.
Un risque de transmission au VIH peut survenir lors :
Bon à retenir : suite à un comportement à risque, un Traitement Post Exposition (TPE) peut être donné dans un centre VIH. Il doit être pris au plus vite, puisqu’au-delà de 72h, il ne sera plus efficace.
Plus de la moitié des personnes infectées par le VIH sont des femmes. Ce chiffre est renforcé par un ensemble de domination de genre qui augmente les risques encourus par les femmes de contracter le virus.
Avec un accès à l’éducation – y compris sexuelle – plus limité que pour les hommes, des situations sociales précaires et une plus grande exposition à des violences, les femmes font face à plus de situations à risque.
Quel est l’impact d’une infection par le VIH pour la santé physique et reproductive, particulièrement sur la population féminine ?
Après une contamination par le VIH, certaines personnes séropositives peuvent développer des symptômes au stade de la primo-infection comme :
Note importante : le dépistage reste le seul moyen de savoir avec certitude si vous êtes infectée par le VIH (après 6 semaines par une prise de sang et après 3 mois par un autotest – ou un test rapide – suite à une exposition à risque).
Sans traitement médical, le VIH va continuer à se développer et à contaminer toutes les parties du corps. Il va lentement détruire le système immunitaire et rendre l’individu vulnérable aux maladies opportunistes qui peuvent être mortelles. C’est le stade le plus avancé de l’infection au VIH, la maladie du SIDA.
La grossesse n’aggrave pas l’évolution de l’infection par le VIH. Le risque principal est la transmission du virus de la mère à l’enfant (vertical). Cette transmission peut heureusement être prévenue (à 99%) via des traitements antirétroviraux (TasP) pris régulièrement et une surveillance médicale appropriée. L’objectif est de maintenir la quantité de VIH dans le sang de la mère (sa “charge virale”) à un niveau indétectable tout au long de la grossesse et de l’accouchement.
Nota Bene : il est parfois nécessaire de retarder la grossesse en cas de maladie aiguë, de maladie chronique sévère ou lorsque le traitement contre le VIH ne suffit pas à faire baisser la quantité de virus dans le sang de manière suffisante.
L’infection par le VIH ne devrait plus être un frein à la réalisation de projets de vie tels que la sexualité et la maternité. À travers une approche médicale globale et un suivi adapté, les femmes séropositives peuvent s’épanouir dans leur vie sexuelle via une contraception adaptée, et même enfanter sans risque de transmission afin de protéger leur nourrisson.
En plus du dépistage, quels sont les outils mécaniques et médicamenteux pour se prémunir du VIH quand on est une femme ?
La PrEP (Prophylaxie pré-exposition) est un traitement préventif à prendre tous les jours et qui offre une protection contre le VIH aussi fiable qu’un préservatif. Cette prévention supplémentaire complète l’éventail d’outils de réduction des risques déjà disponibles comme le préservatif et le TasP (Traitement comme prévention).
Bon à retenir : une personne séropositive sous traitement TasP, et avec une charge virale indétectable depuis 6 mois, ne transmet plus le virus.
La prévention par le dépistage est un excellent outil pour limiter la propagation du VIH et préserver sa santé. Le dépistage permet de connaître son statut sérologique et d’accéder à un traitement adéquat. Un traitement efficace est aussi un moyen de prévention : il sauve des vies et prévient la transmission.
Plusieurs études et modélisations affirment que si toutes les personnes séropositives étaient dépistées et traitées, on assisterait à la fin de la transmission du VIH d’ici 2050.
Nota bene : pour trouver le centre de dépistage le plus proche, rendez-vous sur l’annuaire de Sida Info Service ou contactez directement les équipes au 0 800 840 800 (appel gratuit).
Quels sont les risques d’une infection au sida pour la santé des femmes ? Quels sont aujourd’hui les traitements possibles du VIH pour la femme ?
Une femme séropositive doit particulièrement être prise en charge et suivie en gynécologie ainsi qu’en proctologie pour prévenir les cancers du canal anal. Plus à risque de contracter des infections bactériennes et parasitaires, une femme atteinte par le VIH a aussi plus de probabilité de développer une :
Le traitement de référence est une thérapie antirétrovirale qui consiste à associer deux ou trois médicaments, voire plus. Elle ne guérit pas l’infection, mais empêche la prolifération du virus dans l’organisme et permet au système immunitaire de se renforcer.
Bon à savoir : seuls 35% des personnes traitées à l’heure actuelle gardent un taux de CD4 (lymphocytes) inférieur à 500/mm3 (diagnostic précoce), et il faut des années pour qu’un patient à un stade avancé parvienne à ce taux. En revanche, lorsque le traitement est démarré suffisamment tôt, et que le taux de CD4 est restauré, l’espérance de vie semble équivalente à celle de la population générale.
À ce jour, aucune guérison n’est malheureusement possible. Les patients vivent avec le VIH en eux. Selon les dernières publications de l’INSERM, l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites suit plus de 5 000 personnes touchées par le VIH en France. Leur rôle est d’étudier le virus, son évolution, et de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques telles que :
Les femmes ne connaissent pas assez leur exposition particulière au risque de contamination du VIH et des IST. Il est essentiel de les informer, de les sensibiliser et de les protéger face à l’épidémie de SIDA.
[1] Source vih.org