Par Stéphanie Husiaux, Experte juridique M comme Mutuelle
Sommaire
Visant à moderniser les échanges entre les URSSAF et les employeurs, le recours à la transaction est encadré par la Loi n°2014-1554 du 22 décembre 2014 de financement de la Sécurité sociale pour 2015, ainsi que le Décret n°2016-154 du 15 février 2016 fixant la procédure de transaction en matière de recouvrement de cotisations et contributions de Sécurité sociale.
La transaction, définie à l’article 2044 du Code civil, est un « contrat par lequel les parties terminent une contestation née ou préviennent une contestation à naître ». Elle suppose des concessions réciproques des deux parties signataires.
La transaction conclue entre le cotisant et le directeur de l’URSSAF a pour objet :
Le Code de la Sécurité sociale (Art. L.243-65) définit les litiges pouvant faire l’objet d’une demande de transaction avec l’URSSAF.
Il s’agit :
La négociation pourra porter sur une période maximum de 4 ans.
La demande de transaction peut être effectuée par l’employeur, un expert-comptable mandaté ou un avocat agissant pour son compte, auprès du directeur de l’URSSAF.
Les conditions de recevabilité sont strictes. La demande de transaction ne sera recevable que si l’employeur est à jour de ses obligations déclaratives et de paiement à l’égard de l’organisme de recouvrement dont il dépend, à l’exception de l’objet de la demande.
L’employeur doit obligatoirement avoir reçu une mise en demeure de régulariser sa situation pour être instigateur d’une transaction.
La demande de transaction doit nécessairement comporter :
Surtout, la demande doit être motivée. Le texte de loi n’apportant aucune autre précision, il sera aisé pour le directeur de l’URSSAF de refuser la demande au motif d’une insuffisance de motivation.
A noter, concernant la forme : la demande est transmise au directeur de l’URSSAF par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge.
Une fois la demande effectuée, celle-ci interrompt le délai imparti à l’employeur pour saisir la Commission de Recours Amiable (C.R.A), ainsi que les délais applicables au recouvrement des cotisations et contributions de Sécurité sociale.
Si la demande se révèle incomplète, une demande de pièces complémentaire sera adressée, charge au demandeur de les envoyer dans un délai de 20 jours.
Lorsque la demande transactionnelle est complète, le directeur de l’URSSAF dispose de 30 jours pour notifier sa réponse.
Une réponse négative n’a pas à être motivée.
Et en l’absence de réponse de l’URSSAF dans le délai de 30 jours, la réponse est réputée négative.
Une réponse positive n’emporte pas droit à la transaction. Les parties peuvent, à tout moment, abandonner la procédure.
Pour valider l’accord transactionnel, le directeur soumet la proposition de protocole transactionnel établie par l’employeur pour approbation à la Mission Nationale de Contrôle et d’audit des organismes de Sécurité sociale (MNC).
Cette dernière dispose d’un délai de 30 jours pour approuver la transaction. Elle peut également demander des documents supplémentaires, ce qui prolongera le délai de 30 jours.
La MNC notifie alors sa décision au directeur. Si elle ne répond pas, son silence est réputé comme valant réponse positive.
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