Traitement de l’infertilité : comment la déceler et y remédier

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Avoir un enfant n’est pas toujours chose facile. Parfois, le couple peut se heurter à des problèmes de fertilité, qui touchent aussi bien l’homme que la femme. Infertilité, stérilité, quelles différences entre ces deux dysfonctionnements de la fécondation ? Quelles sont les causes de l’infertilité ? Sont-elles les mêmes pour les femmes et pour les hommes ? Comment peut-on la prévenir ? Et surtout, quels sont les traitements de l’infertilité ? Nos conseillers vous expliquent les habitudes d’hygiène de vie à prendre pour favoriser la fertilité.
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Qu’est-ce que l’infertilité ?

Avec plus de 3 millions de personnes concernées, en France en 2022, l’infertilité est un véritable enjeu de santé publique. Mais de quoi s’agit-il ? Quelles sont les différences avec la stérilité ?

 

Processus de fécondation, infertilité et stérilité

Différentes étapes se déroulent dans le corps d’une femme, quand elle tombe enceinte. Chaque mois, les ovaires produisent 600 ovocytes qui grandissent. À la fin de leur croissance, il en reste un qui se déplace vers l’utérus. S’il entre en contact avec un spermatozoïde, la fécondation a lieu. Ovocyte et spermatozoïde fusionnent et forment un œuf qui, en se développant, devient un fœtus. On dit qu’il y a infertilité quand la fusion n’a pas lieu.

L’infertilité peut être décelée quand il y a absence de grossesse, après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers, complets et sans contraception. La stérilité, quant à elle, est établie quand les chances de tomber enceinte sont nulles et que l’impossibilité de grossesse est clairement définie.

 

L’infertilité en France touche 20% des couples

En France, en 2022, 3,3 millions de personnes sont concernées par l’infertilité, soit 20 % des couples, en moyenne. Le sujet devient un véritable enjeu de santé publique. En voici quelques chiffres, d’après une enquête de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) :

  • La probabilité de grossesse au cours d’un mois ou d’un cycle menstruel est de 20 à 25 % ;
  • 1 couple sur 8 consulte, ayant des difficultés à concevoir un enfant ;
  • 1 couple sur 5 serait concerné par l’infertilité, après 1 an sans contraception ;
  • Jusqu’à 25 % des cas d’infertilité restent inexpliqués ;
  • 10 % des couples restent infertiles après 2 ans de tentative.

 

Les différents types d’infertilité

L’infertilité peut être qualifiée de primaire, secondaire ou primo-secondaire. L’infertilité primaire est l’absence de première grossesse. L’infertilité secondaire concerne les couples qui ont déjà au moins un enfant. L’infertilité primo-secondaire caractérise les grossesses sans naissance d’enfant, comme les fausses couches.

 

Infertilité : quelles sont les causes et quels examens faire pour la déceler ?

De nombreuses causes entrent en jeu dans la baisse de la fertilité. Certaines touchent autant les femmes que les hommes. D’autres sont spécifiques à chaque sexe. Nos conseillers vous expliquent.

Infertilité : des causes générales

Les hommes comme les femmes sont concernés par certains facteurs communs qui peuvent entraîner une baisse de la fertilité masculine comme féminine :

  • Être âgé de plus de 40 ans ;
  • Avoir une courbe de poids inadaptée, trop ou pas assez élevée ;
  • Être atteint·e d’obésité ;
  • Consommer de l’alcool ;
  • Consommer du tabac ;
  • Avoir reçu certains traitements anticancéreux, chimiothérapie ou radiothérapie.

Évidemment, il existe des facteurs d’infertilité spécifiques à chacun des deux sexes. Toutefois, les difficultés à avoir un enfant sont un problème délicat qu’il faut aborder en couple. Nous vous conseillons d’en parler avec votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre andrologue. Il est nécessaire d’être factuel et précis dans la recherche des causes d’infertilité, chez les deux partenaires.

 

L’infertilité masculine

Chez l’homme, la qualité du sperme est indispensable pour assurer une bonne fertilité. On distingue différentes causes d’infertilité chez l’homme :

  • Une production trop faible de spermatozoïdes, appelée oligospermie ;
  • Une absence totale de spermatozoïdes dans le sperme, appelée azoospermie ;
  • Des spermatozoïdes qui ne se forment pas correctement, dysfonctionnement portant le nom de tératospermie ;
  • Des spermatozoïdes immobiles, qui ne rejoignent pas l’ovocyte, l’asthénospermie.

Les hommes peuvent être infertiles à cause de facteurs environnementaux comme l’exposition à des produits dangereux tels les pesticides, ou l’exposition régulière des testicules à la chaleur (jacuzzis et saunas).

Pour effectuer son diagnostic, le médecin va chercher à savoir si l’éjaculation est normale. Puis, il va mettre en place une série de tests :

  • Spermogramme, avec analyse du contenu du sperme, nombre, mobilité et aspect des spermatozoïdes ;
  • Échographie des organes génitaux ;
  • Analyse de sang, avec dosage de la testostérone.

 

L’infertilité féminine

En France, chez la femme, la principale cause d’infertilité est l’âge. L’âge moyen de la première grossesse (30,9 ans en 2021) a tendance à avancer. Toutefois, il existe d’autres causes d’infertilité chez la femme :

  • Quand l’ovulation n’a pas lieu, appelée anovulation ;
  • Quand les trompes de Fallope sont obstruées et que l’œuf ne peut pas atteindre l’utérus ;
  • En cas d’endométriose ;
  • En cas de fibrome utérin ;
  • En cas de Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ;
  • En cas de problèmes de thyroïde ;
  • Quand le taux de prolactine, hormone sécrétée par l’hypophyse, est élevé.

Lors du diagnostic, le médecin vérifie que le cycle menstruel est normal. Puis, il procède à différents examens :

  • Analyse de sang pour vérifier la quantité d’hormones et la bonne ovulation ;
  • Test de Hühner, pour contrôler la qualité de la glaire cervicale, dans l’utérus ;
  • Hystérosalpingographie, pour vérifier la cavité utérine, ainsi que les trompes de Fallope ;
  • Laparoscopie, intervention sous anesthésie générale, réalisée sous coelioscopie, pour examiner les organes génitaux, et nécessaire en cas de suspicion d’endométriose ;
  • Échographie pelvienne, pour détecter d’éventuelles anomalies de l’utérus, des ovaires ou des trompes ;
  • Tests génétiques.

 

L’infertilité inexpliquée

Les infertilités inexpliquées sont celles pour lesquelles le bilan d’ovulation et le spermogramme sont normaux. L’hystérosalpingographie et l’échographie pelvienne ne montrent rien d’anormal.

Des analyses plus poussées, sous anesthésie générale, de type coelioscopie ou hystéroscopie, sont alors effectuées. Le but de ces analyses est de s’assurer qu’il n’existe pas de polype, de fibrome ou d’endométrite.

 

Traitements de l’infertilité et prévention

L’infertilité n’est pas une fatalité. Nos conseillers et nos conseillères vous donnent des solutions naturelles pour booster la fertilité féminine comme masculine.

 

Prévenir l’infertilité

Pas facile d’identifier une baisse de fertilité, donc pas facile à prévenir. Toutefois, pour vous donner toutes les chances de concevoir un enfant, nous vous conseillons de prendre soin de vous. Ces principes de précaution améliorent votre santé générale et par conséquent votre fertilité, que vous soyez un homme ou une femme :

  • Éviter une consommation excessive d’alcool ;
  • Diminuer la consommation de café et de caféine ;
  • Arrêter de fumer ;
  • Stabiliser votre poids : aidez vous en calculant votre Indice masse corporelle (IMC), pour déterminer votre corpulence ;
  • Diminuer la consommation d’acides gras trans, qu’on trouve dans les produits laitiers et les viandes ;
  • Faire du sport régulièrement.

À noter : concernant les rapports sexuels, leur fréquence optimale est de 3 fois par semaine. Des relations sexuelles trop fréquentes peuvent détériorer la qualité du sperme, et ainsi nuire à la fertilité.

 

Infertilité : traitement chez l’homme

En cas de faible quantité de spermatozoïdes dans le sperme, le médecin peut prescrire des hormones afin de corriger le problème. Une chirurgie ambulatoire peut être proposée, pour corriger une anomalie du cordon spermatique dans les testicules, par exemple.

Plus simplement, en adaptant votre alimentation, vous pouvez améliorer votre fertilité. Nous vous conseillons par exemple de consommer :

  • Des minéraux : zinc, vitamine E, sélénium ;
  • Des vitamines C et B12, pour augmenter le nombre de spermatozoïdes ;
  • Des antioxydants ;
  • Des concentrés de plantes comme le ginseng, les baies de Goji ou la salsepareille. Elles stimulent la circulation et la quantité de spermatozoïdes.

Pour certains troubles de l’éjaculation, des médicaments associés à une thérapie comportementale peuvent être très efficaces. Demandez toujours conseil à votre médecin traitant avant d’entamer tout traitement.

 

Traitement de l’infertilité pour la femme

Comme pour l’homme, adopter de bonnes habitudes alimentaires est une solution naturelle pour booster la fertilité féminine. Nos conseils pour diminuer vos problèmes de fertilité :

  • Un bon apport en magnésium, avec des oléagineux, du cacao ou du chocolat noir, des poissons gras ;
  • De la vitamine D ;
  • Des concentrés de plantes comme le trèfle rouge, riche en calcium et magnésium, de l’hélonias, qui rééquilibre le système hormonal, ou de la racine de maca, riche en minéraux.

En cas de dérèglement hormonal, notamment de l’hypophyse, en lien avec les hormones d’ovulation, un traitement peut être prescrit. La chirurgie est nécessaire si les trompes de Fallope sont obstruées.

 

Face à l’infertilité inexpliquée, la PMA

La Procréation médicalement assistée (PMA) peut être une solution à des problèmes d’infertilité inexpliquée. Elle ne remédie pas en tant que tel aux causes de l’infertilité, mais elle permet souvent d’aboutir à une grossesse.

En France, la fécondation in vitro est la technique la plus utilisée. En laboratoire, l’ovule est mis en présence des spermatozoïdes. Une fois que l’embryon est développé, on le réimplante dans l’utérus de la future mère.

En 2022, la France compte 3 % de naissances par FIV.

 

Webinaire d’informations sur l’infertilité en juillet 2022

M comme Mutuelle invite ses clients au webinaire organisé par son partenaire santé deuxiemavis.fr sur l’infertilité.

Le webinaire “l’infertilité du couple : parlons-en !”

Plus que tout autre problème de santé, l’infertilité est un sujet tabou qui touche à des notions extrêmement sensibles comme la maternité, la famille, la virilité et bien d’autres.

C’est dans ce contexte complexe et polymorphe que s’inscrit ce webinaire dont l’objectif est de lever tous les tabous sur l’infertilité.

Deux médecins spécialistes, le Professeur Stéphane Droupy et le Docteur Joëlle Belaisch-Allart, évoqueront de nombreux sujets tels que :

  • Le diagnostic (A quel moment doit-on s’inquiéter ? Quand aborder le sujet / Le diagnostic précoce ? Quels examens passer ?)
  • Les causes et préventions (alimentation, tabac, causes professionnelles, infections…)
  • Quelles options de traitement existent ? Comment améliorer la situation ?
  • Les techniques et risques de l’AMP / la paternité tardive

 

Les intervenants

  • Le Professeur Stéphane Droupy :

Chirurgien urologue, andrologue et cancérologue, le Pr Stéphane Droupy est Professeur des universités et chirurgien des hôpitaux (PU-PH) au sein du département d’urologie – andrologie du CHU de Nîmes. Spécialiste de médecine sexuelle et de la chirurgie des organes génitaux et du traitement des cancers urologiques, il a été responsable du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’Association Française d’Urologie pendant 6 ans, et assure actuellement la responsabilité du diplôme inter-universitaire de chirurgie de la verge. Il est également spécialisé dans la prise en charge de l’infertilité masculine et de la chirurgie andrologique. Il mène des activités d’enseignement au sein de l’Université Montpellier 1.

 

  • Le Docteur Joëlle Belaisch-Allart :

Le Docteur Joëlle Belaisch-Allart est Responsable du Pôle Femme Enfant et Chef du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction au Centre Hospitalier des 4 Villes (Sèvres-Saint Cloud). Joëlle Belaisch-Allart est Professeur Associé du Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris. Elle mène plusieurs activités d’enseignement. Présidente de la Société Française de Gynécologie de 2014 à 2020 et membre du bureau de la Société Européenne de Gynécologie, elle a également fait partie du Comité Consultatif National d’Ethique de 2009 à 2013, elle est Présidente du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) depuis janvier 2021.

  

Informations pratiques et inscription

  • Date & heure : jeudi 7 juillet à 17h
  • Durée : 1h00
  • Format : visioconférence sur l’outil Zoom
  • Déroulé : 45 min d’échanges entre les deux intervenants animés par la présidente de deuxiemeavis.fr suivis d’une séance de 15 min de réponses aux questions des participants
  • Lien d’inscription : inscriptions fermées