Sommaire
Qu’est-ce que le SGUM, les causes, les symptômes et l’impact sur le quotidien des femmes ménopausées ?
Anciennement appelé atrophie vulvo-vaginale (AVV), le syndrome génito-urinaire de la ménopause n’est pas une pathologie. C’est une affection chronique qui touche le vagin, la vulve et l’appareil urinaire chez la femme. L’AVV ainsi nommé était trop réducteur au vu des nombreux récepteurs.
Le SGUM survient lorsque l’œstrogène – la principale hormone féminine – diminue naturellement avec l’âge. Il est donc naturel et ne constitue rien d’inquiétant. Cette carence en œstrogènes est la principale cause des symptômes. Les ovaires n’en produisent plus suffisamment et les récepteurs comme le vagin, la vulve, l’urètre et la vessie en sont alors impactés.
Bon à savoir : bien que cette situation soit courante, toutes les femmes ménopausées ne souffrent pas forcément de SGUM.
Ils sont nombreux et gênants à aborder. Les patientes ménopausées qui souffrent du SGUM peuvent être embarrassées d’en parler à un professionnel de santé et amener à un diagnostic erroné. Il est pourtant essentiel d’évoquer le sujet pour bénéficier d’un traitement adapté.
On catégorise les symptômes du SGUM sur 3 niveaux :
Au fil des années, et lorsque les niveaux d’œstrogènes sont diminués, l’anatomie et la fonction des tissus en sont modifiées. En plus des troubles liés à la ménopause, les symptômes du SGUM peuvent conduire à une réduction du flux sanguin, de la fonction musculaire, de l’épaisseur et de l’élasticité de la peau.
Comme évoqué plus tôt, les symptômes du SGUM ont des effets sur la fonction génito-urinaire, la fonction sexuelle, les relations et la qualité de vie. L’impact psychologique n’est pas à négliger. En plus des gênes physiques, la santé mentale est aussi touchée.
Un tel bouleversement mêle plusieurs sentiments. Celui de la honte prend le dessus. Par conséquent, la gent féminine n’en parle pas. Le sujet est tabou. Pourtant, il existe plusieurs thérapies et options de traitement pour soulager cet inconfort physique et psychologique. Découvrons-les.
Quels sont les traitements hormonaux possibles (leurs avantages et les risques) ainsi que les solutions non médicamenteuses ?
L’objectif d’un traitement médicamenteux (cachet, gel, ovule) est de rééquilibrer le taux d’hormones féminines. Par voie orale, cutanée ou vaginale, l’œstrogène et la progestérone – toutes deux produites par les ovaires – peuvent réguler le métabolisme et donc atténuer les symptômes.
Toutefois, un traitement hormonal – avant ou après la ménopause – est déconseillé si la patiente a un risque accru de cancer hormonodépendant. Si l’œstrogénothérapie n’est pas envisageable, une prise en charge médicale devra être systématiquement proposée pour les femmes exposées via un traitement local non hormonal en première attention.
Bon à retenir : bien que diverses études aient donné des résultats satisfaisants pour le laser vulvo-vaginal ou la radiofréquence, on ignore encore les conséquences sur le long terme.
Les crèmes hydratantes et lubrifiants peuvent contribuer à atténuer les symptômes du SGUM en augmentant l’hydratation et la lubrification de la zone vulvo-vaginale. C’est une option thérapeutique importante pour les personnes qui ne peuvent pas prendre d’œstrogènes afin d’améliorer la sécheresse au quotidien ou pendant les rapports sexuels afin de réduire la friction et la douleur.
Attention néanmoins à sélectionner des produits dont le pH est équilibré et qui s’apparentent le plus à la lubrification naturelle. En effet, plusieurs variétés sont disponibles dans le commerce (à base d’eau, de silicone, de glycérine, d’huile minérale ou végétale). N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien.
Remarque : il est avantageux de prolonger les caresses et les jeux amoureux au cours des préliminaires puisqu’une lubrification adéquate diminue les douleurs et les saignements.
Ces changements physiques influent sur le bien-être et impactent le psychologique des patientes. Pour bien vivre sa ménopause, le soutien d’un professionnel en santé mentale peut être sensé.
Enfin, pour appréhender ces changements de vie à deux, une approche multidisciplinaire impliquant un soutien sexologique peut aussi être conseillée via une thérapie de couple.
En quoi les mesures préventives, la prise en charge médicale proactive et le suivi permettent-ils d’améliorer la santé génito-urinaire des femmes ménopausées ?
De la périménopause jusqu’à l’arrêt total des menstrues, il est recommandé d’adopter de nouveaux réflexes et gestes simples afin de prévenir le risque de SGUM et notamment concernant l’hygiène intime, l’activité physique et l’alimentation.
Pour l’hygiène intime :
À travers l’alimentation :
Concernant la gestion naturelle des symptômes ménopausiques – comme les fuites urinaires – il est aussi possible d’effectuer des exercices pour la santé génito-urinaire afin de réduire les problèmes d’incontinence. Voici un exercice de Kegel facile à réaliser (où que vous soyez !) et à effectuer au moins trois fois par jour.
Contracter dix à vingt fois la région pelvienne, entre l’entrée de l’anus et du vagin, en maintenant la contraction pendant dix secondes. Veillez à ne pas contracter les muscles de l’abdomen, des fesses et des cuisses. Relâcher la contraction pendant encore dix secondes puis recommencer.
En cas de symptômes, un examen pelvien permettra au médecin de constater les changements physiques associés au SGUM. Ce dépistage consiste à palper la zone vulvo-vaginale et évaluer l’état de la paroi intime.
En complément, des tests en laboratoire peuvent permettre d’identifier d’autres affections sous-jacentes pouvant être à l’origine de vos symptômes comme des infections sexuellement transmissibles (IST).
Le suivi médical et le rôle des spécialistes dans la santé génito-urinaire sont essentiels. Même si vous êtes gênée d’en parler, n’ayez pas peur d’aller consulter. Vous n’avez pas à souffrir des symptômes du SGUM ni à en avoir honte. Faites-vous aider : les professionnels de santé (comme nos conseillers) sont à vos côtés !
Le syndrome génito-urinaire à la ménopause est une réalité pour de nombreuses femmes, mais avec la bonne information, une éducation adéquate et des choix de traitement appropriés, il est possible de gérer efficacement les symptômes et maintenir une bonne qualité de vie.