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Le télétravail s’est démocratisé depuis l’épidémie de Covid-19, intégrant l’utilisation quotidienne d’équipements auditifs.
Le coronavirus a commencé à circuler en Chine en novembre 2019. Pendant près de deux mois à partir du 17 mars 2020, les citoyens Français connaissent le premier confinement strict dû à ce qui sera désormais appelé une pandémie mondiale.
L’économie du pays est en berne : des solutions doivent être trouvées rapidement pour y faire face. C’est alors que le télétravail connaît une croissance exponentielle. Dans cette organisation, plusieurs personnes télétravaillent souvent en même temps à la maison, imposant le port de casque ou d’oreillettes. Pour freiner la circulation du coronavirus et lutter contre les différentes vagues épidémiques, le télétravail s’est alors démocratisé pour devenir une normalité dans les conditions de vie au travail.
La Journée Nationale de l’Audition (JNA), une Association pour l’information et la prévention dans le domaine de l’audition, dévoile au travers d’une enquête Ifop que plus d’un actif sur trois travaille en moyenne à distance depuis le début de l’épidémie. Par ailleurs, plus de trois actifs sur cinq utilisent un casque ou des écouteurs pour télétravailler.
La pandémie a donc fait émerger de nouvelles façons de travailler, notamment le télétravail, qui ne sont pas sans conséquences pour la santé des oreilles. Mais la Covid-19 n’est pas la seule raison qui pousse à changer notre façon de travailler.
Les bureaux Open space, dont les premiers sont apparus dans les années 1990 en France, impactent également l’audition. Bruits de claviers, d’imprimantes, sonnerie de téléphone, conversations voisines, etc… sont autant de pollutions auditives. Pour éviter ces nuisances sonores, le casque anti-bruit est une bonne alternative à la cacophonie. Le casque et les écouteurs réducteurs de bruits sont plutôt efficaces pour limiter le bruit de fond et éviter d’augmenter le volume des appareils pour contrer ces désagréments auditifs.
Néanmoins, l’usage du casque ou des oreillettes au travail fatigue l’oreille interne, à cause du confinement des sons dans le conduit auditif. À terme, le casque audio et les oreillettes provoquent des difficultés de compréhension de la parole, des difficultés de concentration, une lenteur pour exécuter les tâches, etc. : c’est la qualité de vie au travail qui est impactée.
Des troubles auditifs peuvent apparaître, comme des acouphènes, des bourdonnements, une hypersensibilité au bruit ou plus grave, une perte d’audition. Sur le comportement, le travailleur se fatigue, se lasse, devient irritable et nerveux. En conséquence, il est moins productif alors que sa santé auditive et générale se dégrade. En effet, c’est l’équilibre global qui peut être touché : somnolences, anxiété, maux de tête, troubles du sommeil, etc.
Selon l’enquête Ifop réalisée en 2020 pour l’Association JNA, 1 actif sur 2 se dit gêné par le bruit au travail. Par ailleurs, 65 % des télétravailleurs ont indiqué utiliser un casque audio ou des oreillettes plus de deux heures par jour. Les experts alertent aussi sur le fait que la santé auditive ne figure pas parmi les inquiétudes prioritaires de santé. Pourtant, les salariés et les télétravailleurs se sentent très concernés par les problèmes auditifs : plus d’1 actif en poste sur 4 a réalisé un test de dépistage de l’audition, dont 1 sur 2 en télétravail.
Toutefois, la JNA insiste sur le fait que ce n’est pas le casque audio et les oreillettes auditives qui sont problématiques, mais le mode de consommation de ces équipements auditifs. Ce sont leur usage continu et l’intensité du volume qui impactent les oreilles.
Des mesures préventives sont utiles en cas de port d’équipement audio au travail.
Il existe des bonnes pratiques pour préserver la santé de ses oreilles au travail. Tout d’abord, la Directive Européenne 2003/10/CE indique qu’un risque d’atteinte auditive existe au-delà de 80 décibels, sur une durée de huit heures quotidiennes.
Aussi, il est préférable d’alterner les modes d’écoute (casque, oreillettes, ordinateur, etc.). Le volume et la durée de l’écoute doivent être modérés, c’est pourquoi le choix d’un équipement auditif de qualité est essentiel.
Des temps de pause sont à aménager (30 minutes toutes les 2 heures ou 10 minutes toutes les 45 minutes) afin de reposer les oreilles au cours de la journée. Il est préférable de faire des pauses au calme. Le sommeil nocturne offre également une grande plage de récupération aux oreilles.
Si vos collègues sont bruyants, parlez-en avec eux ou avec une personne du service RH afin de diminuer les nuisances sonores de manière collective. Ainsi, l’ensemble des travailleurs réduit les risques de troubles auditifs pour chacun des salariés. Enfin, il ne faut pas hésiter à faire des bilans auditifs préventifs afin de vérifier le niveau d’audition.
Les casques audio semblent préférables aux écouteurs : leur qualité sonore est meilleure, tout comme l’isolation des sons. Comme ils se portent à la surface des oreilles, ils sont moins traumatisants pour le conduit auditif. Les casques anti-bruit, quant à eux, filtrent les bruits environnants désagréables.
Il existe aussi des casques audio à conduction osseuse, utilisant les os crâniens pour propager le son. Les petites vibrations qu’ils émettent permettent à l’oreille d’être libre d’entendre les sons environnementaux, ce qui est plus naturelle pour elle.
Les oreillettes intra-auriculaires sont également un équipement auditif efficace, à condition qu’elles soient de bonne qualité. Ces accessoires entrent dans le conduit auditif et offrent une bonne isolation sonore.
L’employeur est responsable de la santé auditive de ses salariés.
La Qualité de Vie au Travail est une démarche mise en place depuis juin 2013. Elle consiste à améliorer l’implication du salarié dans son travail en conciliant mieux ses temps de vie professionnelle et personnelle. La QVT concerne les conditions de travail et son contenu. Ses objectifs sont multiples et dépendent des raisons qui poussent les employeurs à instaurer une démarche de QVT (cohésion d’équipe, prévention des risques professionnels, climat de travail motivant et positif, etc.).
La réglementation française oblige les employeurs à évaluer les risques auxquels sont soumis ses salariés, et la nuisance sonore en fait partie. L’objectif de cette évaluation, qui est une obligation prioritaire, est de mettre en place des actions de prévention pour mieux protéger les salariés. Par exemple, il s’agira d’informer sur les bonnes postures au travail afin de prévenir les troubles musculo-squelettiques. En ce qui concerne l’audition, l’employeur doit mettre des équipements auditifs de qualité à disposition de ses salariés. Il doit également s’assurer du bon port de ces équipements et informer les salariés des bonnes pratiques d’utilisation par des formations ou du moins des informations régulières.