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Qui dit régime social ou fiscal avantageux, dit possibilité de contrôle par l’URSSAF. Et le régime obligatoire collectif Frais de santé ne déroge pas à la règle pour les employeurs.
L’URSSAF, c’est 130 000 contrôles et actions de préventions sur l’année 2019 dont 59 000 contrôles sur les assiettes de cotisations. Cela représente 946 millions d’euros régularisés dont 790 millions d’euros sont des redressements (le delta étant des remboursements faits aux entreprises).
Le contrôle URSSAF est toujours un moment délicat pour l’entreprise. Et pourtant il fait bel et bien partie des moments de vie inévitables d’une entreprise.
Le « risque zéro » n’existe pas comme dans bien d’autres domaines. Même si vous avez, en tant qu’employeur, des pratiques aussi conformes que possible, vous n’êtes pas à l’abri d’une erreur, d’un oubli. C’est pourquoi, nous vous conseillons d’anticiper ce contrôle, pour mieux le vivre une fois le moment venu.
Par principe, lorsque l’entreprise met en place un régime de protection sociale complémentaire, elle dispose d’un régime social avantageux : sa participation financière (la « part patronale ») est exonérée de cotisations sociales (exceptée l’application du forfait social pour les entreprises employant plus de 9 salariés), dans certaines limites.
Pour le salarié bénéficiaire de ces régimes, la cotisation qu’il verse (la « part salariale ») vient en diminution de son revenu imposable.
Mais ces avantages sociaux et fiscaux sont soumis au respect de conditions strictes… C’est pour cette raison que les services de l’URSSAF se penchent sur les régimes collectifs d’entreprises et plus spécifiquement le respect des conditions d’exonérations.
Connaître les principaux points de contrôle effectués par l’URSSAF dans le cadre d’un contrat Frais de santé est un réel atout pour anticiper et préparer au mieux un éventuel contrôle. Et donc mieux l’appréhender et mieux le vivre.
Les principaux points de contrôle de l’URSSAF dans le cadre d’un contrat Frais de santé collectif se comptent au nombre de 4 :
Formalisme, organisation et archivage sont les maîtres mots d’un contrôle réussi.
Le régime collectif est une relation tripartite entre employeur-assureur et salariés. Aussi, deux documents fondent la mise en place d’un régime collectif :
Le régime collectif, c’est donc un contrat d’assurance + un acte fondateur.
Lors d’un contrôle URSSAF, vous devez donc être en mesure de fournir le contrat d’assurance et ses éventuels avenants, ainsi que l’acte mettant en place le régime Frais de santé. Il est important que vous conserviez conjointement ces « preuves ».
Selon le mode de mise en place que vous aurez choisi, vous devrez remettre, en cas de contrôle, différents documents :
L’absence de formalisme est synonyme de redressement URSSAF !
Vigilance !
Dans le cadre d’un contrôle URSSAF, le contrôleur sera amené à étudier les garanties mises en place dans l’entreprise et notamment le respect du cahier des charges des « contrats responsables ».
Pour rappel, le contrat de complémentaire santé collectif responsable doit obligatoirement couvrir certaines dépenses de santé :
A l’inverse, certains frais de santé ne doivent pas être pris en charge dans votre contrat (notamment les franchises médicales).
Enfin, le contrat doit être conforme au panier de soins ANI (Accord National Interprofessionnel de 2013) lequel prévoit des garanties minimales que tout employeur doit proposer à ses salariés.
Pour être collectif, le régime doit couvrir :
5 critères légaux permettent de définir des catégories objectives de salariés :
LES 5 CRITERES | ||||
Critère n°1 | Critère n°2 | Critère n°3 | Critère n°4 | Critère n°5 |
Catégories de cadres et non cadres telles que définies par l’Accord National Interprofessionnel du 17 novembre 2017 | Catégories définies par un seuil de rémunération égal au plafond de la Sécurité Sociale ou à 2, 3, 4 ou 8 fois ce plafond | Catégories définies en fonction des classifications professionnelles de branche | Catégories définies en fonction des sous catégories fixées par la branche professionnelle | Catégories définies à partir d’usages constants, généraux et fixes dans la profession |
Présomption d’objectivité | Absence de présomption d’objectivité |
Si l’un de vos régimes Frais de santé s’appuient sur l’un des 3 derniers critères, pensez à faire vérifier la conformité de ce dernier. En effet, contrairement aux 2 premiers critères qui bénéficient d’une présomption d’objectivité, les 3 derniers en sont dépourvus. C’est donc à vous, chef d’entreprise, de prouver au contrôleur URSSAF que la catégorie choisie est objective.
Il est donc recommandé de consulter un cabinet conseil afin que ce dernier, d’une part, confirme la légalité du régime et d’autre part, prépare une argumentation prouvant le caractère objectif de la catégorie de personnel, argumentation qui pourra alors être remise au contrôleur.
Bon à savoir :
Un décret du 30 juillet 2021 est venu modifier les 2 premiers critères en substituant la référence de la convention AGRC de 1947 par l’Accord National Interprofessionnel du 17 novembre 2017.
Le principe est que les garanties de la mutuelle collective sont mises en place à titre obligatoire pour l’ensemble des salariés, sous réserve des cas de dispense d’adhésion autorisées par la loi. À savoir :
Le contrôleur URSSAF vérifiera que le régime est obligatoire en s’intéressant de près aux cas de dispense : pour chaque dispense, un justificatif doit pouvoir être remis au contrôleur (formulaire de demande de dispense + justificatif se rapportant à la dispense sollicitée par le salarié).
Certains justificatifs devront faire l’objet d’un renouvellement annuel (attestation de couverture santé solidaire par exemple). Pensez donc à mettre en place des alertes de suivi pour ne pas oublier de demander le renouvellement du justificatif dès lors que cela sera nécessaire ou de mettre en place l’affiliation du salarié dès lors que sa dispense ne sera plus valable.
Le contrôleur URSSAF s’intéressera à la contribution patronale et notamment à son caractère uniforme. En effet, la contribution patronale doit être fixée à un taux ou montant uniforme pour l’ensemble des salariés ou pour ceux d’une même catégorie objective.
Certaines dérogations sont admises :
Dans le cadre de la couverture des ayants droit du salarié, une modulation de la contribution patronale est possible en fonction de la composition du foyer. Vous devez alors être vigilant sur les principes de déductibilité de cette participation.
M comme Mutuelle accompagne les employeurs dans la mise en place de leur mutuelle d’entreprise . N’hésitez-pas à vous rapprocher de nos conseillers via le chat en ligne ou en appelant le 03.21.23.83.00 du lundi au vendredi.