Prélèvement, résultats : tout comprendre de mon analyse d’urine (ECBU)

Qu’est-ce qu’une analyse d’urine et comment bien la réaliser ?

L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) est un examen microbiologique fréquent, rapide et indolore à réaliser en laboratoire ou à la maison. Prescrit sur ordonnance, il vise à dépister une éventuelle infection. Attention à le réaliser dans de bonnes conditions !

Qu’est-ce qu’un examen cytobactériologique des urines (ECBU) ?

L’Examen cytobactériologique des urines (ECBU) – plus communément appelé analyse d’urine – consiste à prélever les urines avec soin et de manière stérile, qui, une fois reçues en laboratoire, seront examinées et mises en culture. Cet examen a pour objectif de rechercher la présence de germes dans les urines et d’aider à trouver le meilleur traitement.

Comment fonctionne une analyse d’urines ?

L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) passe par le prélèvement de l’urine.

• Vous le réalisez vous-mêmes en laboratoire, en milieu hospitalier ou à domicile dans un flacon stérile prévu à cet effet.
• Pour les nourrissons, les urines sont prélevées par le personnel du laboratoire d’analyses médicales via un collecteur stérile spécifique, une poche stérile à usage unique adaptée placée autour de ses organes génitaux ou, plus rarement, “à la volée” lors du change.
• Chez certaines personnes, le recueil peut se faire par ponction sus-pubienne. Invasif et douloureux, il est rarement réalisé.

Comment bien prélever les urines à la maison ?

Le recueil de l’urine est une étape primordiale : les bactéries présentes sur la peau ou les muqueuses anales ou vaginales peuvent contaminer l’urine. Recueillez votre urine, de préférence le matin au réveil, hors de votre cycle menstruel pour les femmes et au moins 4 heures après le dernier pipi en suivant bien ce mode opératoire :

• Munissez-vous d’un flacon d’analyse stérile d’une capacité de 20 à 30 ml disponible en pharmacie ou au laboratoire d’analyses médicales.
• Avant de commencer, lavez-vous bien les mains à l’eau et au savon ou avec un gel hydro-alcoolique et procédez à une toilette intime :
  • Mesdames, nettoyez bien la zone du périnée et de la vulve d’avant en arrière. En cas de pertes vaginales, mettez une protection vaginale.
  • Messieurs, lavez bien votre pénis du haut vers le bas.
• Faites un premier jet d’urine dans les toilettes et ensuite, urinez dans le flacon stérile sans toucher le bord supérieur du flacon et sans le remplir intégralement.
• Fermez hermétiquement le flacon et notez vos nom, prénom, date de naissance et l’heure de prélèvement.
• Portez le flacon au laboratoire d’analyse médicale dès que possible accompagné de l’ordonnance. En cas d’empêchement, il est possible de le placer quelques heures au réfrigérateur (4°C).

Attention aux facteurs influencent les résultats, comme la prise de médicaments ou d’antibiotiques avant l’ECBU.

Les autres analyses d’urine possibles

Il existe d’autres analyses d’urine, comme :

• L’analyse par bandelettes, qui met en évidence les infections urogénitales et divers troubles métaboliques, hépatiques et rénaux
• L’antibiogramme, une technique de laboratoire qui vise à tester la sensibilité d’une souche bactérienne vis-à-vis de plusieurs antibiotiques

Les indicateurs d’une analyse d’urine

Concrètement, un ECBU permet de diagnostiquer et soigner une infection urinaire, mais aussi d’explorer le fonctionnement de certains organes, identifier l’usage de stupéfiants, dépister une grossesse…

L’ECBU, indispensable pour dépister l’infection urinaire

Les reins font partie de notre système d’élimination et les urines sont un reflet relativement fidèle des substances présentes dans le sang. L’ECBU est indispensable pour dépister les infections urinaires chez les adultes, enfants et nourrissons. Les urines contiennent à la fois les micro-organismes responsables du trouble et les cellules immunitaires chargées de lutter contre l’infection. À noter que l’infection urinaire est la seconde cause d’infection bactérienne après l’infection respiratoire et peut toucher la vessie, la prostate et les reins.

Quels symptômes justifient une analyse d’urine ?

Votre médecin traitant peut vous prescrire un ECBU en cas :

• de symptômes de cystite et d’infection urinaire : brûlures en urinant, douleurs, envies fréquentes…
• de symptômes de pyélonéphrite : mêmes symptômes accompagnés de fièvre et douleurs dans le bas du dos
• de symptômes de prostatite (chez l’homme) : fièvre, douleurs pelviennes, troubles urinaires…
• d’une fièvre élevée, de douleurs abdominales, d’un retard de croissance (chez le nourrisson)
• de présence de sang dans les urines
• d’urines troubles et/ou malodorantes
• de résultat positif à une analyse d’urine par bandelette
• de contrôle en cas de grossesse, chez le patient diabétique ou ayant un déficit immunitaire, avant ou après une opération, dans le cadre d’une prise d’antibiotiques…

Femme enceinte, conducteurs de machines… Tous concernés par l’ECBU

Les analyses d’urine sont aussi utilisées pour dépister :

• un début de grossesse et la présence de bêta-hCG (hormone chorionique gonadotrope humaine ou gonadotrophine chorionique humaine) via les tests de grossesse
• la consommation récente ou intense et répétée de stupéfiants ou de médicaments psychotropes via les tests rapides par bandelettes utilisés dans les contrôles anti-dopage, auprès des conducteurs de transports ou de machines dangereuses, des personnes sous contrôle judiciaire, lors d’un accident de la route…

Les éléments clés d’une analyse d’urine

D’ordinaire, l’urine est stérile. La détection de bactéries ou d’une hausse des cellules est le signe d’une infection en cours. Alors, quels sont les constituants analysés par les biologistes dans un ECBU ?

Regardons l’urine !

Habituellement, elle est de couleur jaune plus au moins foncée avec une odeur discrète et transparente. Si elle est trouble, odorante et foncée avec des dépôts blancs ou rougeâtres, une infection peut être en cours.

Globules blancs, rouges… Zoom sur les cellules ! 

Le biologiste va examiner les cellules présentes dans les urines comme :

• Les leucocytes ou globules blancs
• Les hématies ou globules rouges
• Les cellules épithéliales
• Les cylindres hyalins, les cristaux d’acide urique ou d’oxalates de calcium

Et les bactéries dans tout cela ?

Le biologiste va rechercher les germes responsables de l’infection comme l’Escherichia coli, responsable d’environ 80 % des infections urinaires, c’est la bactériologie. Leur recherche peut être couplée à un antibiogramme pour trouver le bon antibiotique.

Du sucre dans les urines ?

La glycosurie mesure le taux de glucose dans les urines. En cas de présence, il y a un risque d’hyperglycémie, de diabète… ou d’avoir mangé avant le prélèvement. Une prise de sang viendra confirmer le diagnostic.

Comment bien interpréter les résultats d’une analyse d’urine ?

L’ECBU donne un résultat assez rapide, même si certaines cultures peuvent nécessiter jusqu’à 48 heures. À chaque étape, les résultats sont validés par le biologiste du laboratoire. On vous aide à y voir plus clair dans votre compte-rendu.

Les valeurs normales et anormales

Il est important de se fier aux normes indiquées dans votre compte rendu d’ECBU. En effet, les résultats peuvent varier selon la méthode de comptage du laboratoire.

Les cellules

• Si le nombre de bactéries est inférieur à 1.000/ml : pas d’infection en cours
• Si le taux des leucocytes et des hématies est supérieur ou égal à 10.000/ml soit 10/mm3, c’est le signe d’une infection urinaire. Souvent les urines sont troubles.
• Le taux des hématies est supérieur à 5.000/ml soit 5/mm3, ça traduit une hématurie (du sang dans les urines) ayant pour origine une infection urinaire bénigne (souvent), une maladie rénale (calculs rénaux, néphrite, en lien avec la tension artérielle…), une maladie de la vessie, des troubles de la coagulation, une cystite hématurique…
• Une hausse anormale des cellules épithéliales peut être signe d’une inflammation.
• La trace de cristaux d’acide urique ou d’oxalates de calcium est fréquente et sans incidence.

Les bactéries

Normalement, l’urine est stérile. En cas d’infection, le taux de bactéries explose dans les urines.

• Un résultat positif signifie qu’une ou plusieurs bactéries ont été identifiées avec une valeur anormale supérieure à 1.000 bactéries/ml pour Escherichia coli et à 10 000 bactéries/ml pour les autres bactéries (Streptococcus D, Proteus mirabilis, Klebsiella ou Enterobacter).
• Un résultat négatif signifie qu’aucune bactérie n’a été retrouvée.

Au secours, les résultats sont incohérents !

C’est normal ! Un mauvais recueil des urines ou la prise d’antibiotiques peuvent influencer les résultats.

• Le taux de leucocytes est bas, mais des bactéries sont présentes : urines contaminées lors du prélèvement, patient immunodéprimé, infection urinaire trop précoce…
• Un taux de leucocytes élevé, mais pas de bactéries : prise d’antibiotiques avant l’ECBU, recueil défectueux, prostatite, urétrite ou posthite chez l’homme ou maladie inflammatoire type tuberculose (rare)…
• Plusieurs types de bactéries : contaminations lors du prélèvement. En cas d’infection urinaire, un seul type de bactérie est présent.

Quand consulter un professionnel de santé ?

Vos résultats d’ECBU vous inquiètent ? Parlez-en à votre médecin traitant ou demandez un premier décryptage auprès du biologiste chargé des résultats.

• En cas d’infections urinaires, la prise d’antibiotiques est efficace. Le médecin adaptera le traitement en fonction du germe responsable.
• En cas d’hématurie importante soupçonnant une maladie du rein ou de la vessie, des examens complémentaires peuvent être demandés par le médecin : biopsie, examens d’imagerie médicale (urographie intraveineuse…).

Nos 5 conseils pour une urine saine

Les infections urinaires peuvent être évitées grâce à des méthodes saines. Et si on prenait soin de sa vessie ?

#1 Optez pour une hydratation adéquate

C’est le conseil le plus évident ! Buvez de l’eau en petites quantités et tout au long de la journée jusqu’à 6 à 8 verres d’eau par jour, soit pour aider votre organisme à bien éliminer. Privilégiez les tisanes à base de plantes diurétiques, comme les feuilles de bouleau.

#2 Privilégiez une alimentation équilibrée

Optez pour les aliments forts en pectine ou le cranberry. Évitez les aliments et les boissons qui irritent la vessie, comme l’alcool, les jus d’agrumes, le café, le thé, le lait, les boissons gazeuses et aussi le chocolat, les produits épicés, le sucre, les tomates, le miel, le vinaigre… et faites de l’exercice !

#4 Faites pipi comme il se doit

Ne vous retenez pas d’aller aux toilettes, vous risquez d’affaiblir les muscles de votre vessie et de développer des infections urinaires. Pensez aussi à bien uriner après un rapport sexuel, d’éviter la constipation chronique et de bien vider la vessie quand vous allez faire pipi.

#4 Prenez soin de votre hygiène

La plupart des infections urinaires sont causées par des bactéries. Évitez leur propagation en vous essuyant d’avant en arrière et en misant sur une hygiène intime impeccable.

M comme Mutuelle informe sa communauté de clients et simplifie l’accès à la santé ! Nos équipes de proximité sont disponibles pour vous accompagner.