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La maladie chronique évolutive est une maladie de longue durée dont les symptômes peuvent évoluer tout au long de la vie. Il existe des centaines de MCE plus ou moins invalidantes.
Les maladies chroniques évolutives ne sont pas à confondre avec les maladies professionnelles, dont les responsables directs sont les conditions de travail. Les MCE regroupent des pathologies diverses, à des niveaux de sévérité plus ou moins graves. Elles ont une origine psychologique, cognitive ou organique. Ces maladies sont de longue durée et évoluent progressivement au cours de la vie. Elles ont un impact plus ou moins lourd sur la vie au quotidien, notamment à cause de l’apparition d’incapacités, voire de handicaps associés à la MCE. En outre, la vie sociale et les activités des patients peuvent être limitées. Ils peuvent être dépendants à un médicament, une personne, un appareillage ou à un régime. Les salariés malades peuvent avoir besoin d’intégrer un parcours de soin médico-social sur le long terme, même si les symptômes de la maladie ne sont pas forcément visibles.
Les maladies invalidantes représentent aujourd’hui un nouveau modèle pour le système de santé. Cela qui conduit les institutions à adapter la prise en charge des patients pour qu’elle soit durable et personnalisée, notamment dans le milieu du travail. Il est essentiel que les autorités compétentes les aident à améliorer leur qualité de vie et à les rendre autonomes face à la maladie, mais aussi de les soutenir pour qu’ils accèdent à un emploi adapté ou à maintenir leur place au sein d’une entreprise.
Il existe environ une centaine de maladies chroniques évolutives. La liste des MCE énoncée ci-dessous n’est donc pas exhaustive. Elles regroupent les :
Une maladie chronique évolutive, par définition, va évoluer au fil du temps. Et même s’il est possible de se maintenir en emploi à 100% à ses débuts, il peut devenir très compliqué au quotidien de garder son emploi tel quel au fur et à mesure de l’évolution de la maladie.
Selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), plus de 15 millions de Français souffrent d’une maladie chronique évolutive. Par ailleurs, 15 % de la population active, c’est-à-dire à peu près un travailleur sur six est atteint d’une MCE.
Comme les maladies chroniques évolutives regroupent de nombreuses pathologies, il est difficile de comptabiliser les répercussions des conséquences des MCE sur le marché du travail. Mais quelques MCE particulières peuvent être étudiées et suivies.
Par exemple, chaque jour, plus de 1 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués en France dont 400 concernent des personnes en activité. D’autre part, une personne sur cinq arrête de travailler dans les 5 années suivant le diagnostic. Toutefois, un patient sur trois perd son emploi, le quitte ou est en arrêt maladie deux ans plus tard.
En parallèle, 35 % des personnes qui souffrent d’une maladie invalidante continuent d’avoir une activité professionnelle. En effet, les traitements progressent et permettent aujourd’hui aux personnes atteintes de MCE de continuer à travailler.
Pour certaines des personnes concernées par une MCE, le maintien à l’emploi participe à leur mieux-être au quotidien, car les liens sociaux sont entretenus.
De plus, le travailleur atteint d’une MCE garde son rôle au sein de l’entreprise et conserve sa place vis-à-vis des autres. De ce fait, le maintien dans l’emploi de ces travailleurs atteints de MCE représente un réel enjeu pour les entreprises et pour l’ensemble des salariés.
Le travail peut être source de santé, voire s’inscrire dans le parcours de soin du patient. Il est donc essentiel que les capacités du salarié souffrant d’une MCE, mais aussi les conséquences directes de sa maladie et les effets des traitements soient au cœur des discussions. Le but est qu’il puisse continuer de travailler dans les meilleures conditions physiques et organisationnelles.
Pour faire reconnaître une maladie invalidante au travail, il est nécessaire de se tourner vers les personnes compétentes, même s’il n’existe aucune obligation pour le salarié de parler de sa maladie.
Lorsqu’un salarié souffre d’une MCE, certains interlocuteurs sont à privilégier :
Toutefois, il n’existe aucune obligation pour l’employé de parler de sa maladie. C’est plutôt à la hiérarchie, au manager ou au dirigeant de l’entreprise de faire preuve de vigilance et de repérer les éventuels signes d’un comportement fluctuant au fil du temps, comme un état de fatigue chronique, et de se montrer bienveillant.
Si la société a su créer un climat de confiance, alors il est plus facile d’instaurer un dialogue et de faire preuve de transparence et de compréhension vis-à-vis des besoins du salarié. Même si la maladie reste un élément personnel et intime qu’il n’est pas nécessaire de dévoiler, l’employeur doit prendre connaissance des difficultés rencontrées par le salarié dans la réalisation de ses tâches.
Par ailleurs, d’autres acteurs en dehors de l’entreprise peuvent être sollicités pour aider les employeurs. C’est le cas de l’Agefiph, qui est une association loi 1901 favorisant l’accès et le maintien dans l’emploi pour les personnes atteintes de maladies chroniques évolutives et en situation de handicap. Elle peut apporter son aide financière ou son soutien dans des prestations, notamment pour les études de postes en vue d’aménager et d’adapter parfaitement les situations de travail au cas par cas.
Les entreprises sont en première ligne pour repérer et adapter les conditions de travail du travailleur atteint de maladie chronique évolutive.
Bien que les MCE soient des maladies dites « extraprofessionnelles », cela ne témoigne en rien qu’elles doivent relever de la sphère privée. Le fait que certaines maladies invalidantes soient invisibles ne les rend pas moins difficiles pour la personne qui en est atteinte, au contraire.
C’est pourquoi l’employeur doit avant tout être à l’écoute du salarié. Son objectif sera d’aménager les situations de travail ou le poste occupé par le salarié atteint d’une maladie invalidante, en fonction de ses capacités qui, rappelons-le, sont évolutives.
En effet, les maladies chroniques évolutives peuvent rendre plus difficile l’exercice des fonctions professionnelles, car les difficultés rencontrées peuvent s’accentuer au fil du temps. Il est également indispensable de mettre en place un suivi régulier entre l’interlocuteur et le salarié afin d’adapter le contenu du travail avec les capacités physiques et psychiques du salarié.
Il arrive fréquemment qu’une personne souffrant d’une MCE gère elle-même la prise de traitement et l’adapte en fonction de son emploi, privilégiant ainsi le travail au détriment de sa santé. Ainsi, certains effets sont inéluctables :
C’est pourquoi l’employeur doit mieux considérer la question des MCE ainsi que le contenu du travail réel afin de pouvoir l’adapter aux salariés qui en souffrent. Il est amené à adopter une démarche collective plutôt qu’individuelle, car les conséquences peuvent concerner l’ensemble des salariés et non pas uniquement la personne atteinte d’une MCE (absentéisme et remplacements, qualité de la production altérée, tensions, pertes financières, etc.).
Les maladies chroniques évolutives amènent de plus en plus les employeurs et les institutions à ouvrir le dialogue sur des sujets d’organisation du travail, de mode de management et de relations au travail. Elles doivent devenir des sources d’amélioration des conditions de travail pour tous et permettre de passer d’une démarche individuelle à une démarche collective de prévention primaire.
C’est pourquoi, M comme Mutuelle accompagne également les entreprises dans leur démarche de prévention pour vous aider à faire face aux enjeux majeurs de santé sécurité au travail. Vous souhaitez plus d’informations ? contactez-nous