Sommaire
Entre allergie, sensibilité et intolérance au gluten, comment faire la différence ? On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ces différentes pathologies intestinales.
Le gluten apparaît lors de l’association de deux protéines, présentes dans certaines céréales, les gliadines et les gluténines. Ces protéines existent dans des céréales telles que :
L’allergie au gluten, comme son nom l’indique, est une réaction allergique anormale des défenses immunitaires, lorsqu’on est exposé à un aliment contenant ce fameux gluten. Les symptômes peuvent être cutanés, respiratoires ou digestifs.
L’intolérance au gluten, également appelée sensibilité non cœliaque, génère des symptômes digestifs après avoir consommé certaines céréales riches en gluten. Contrairement à la maladie cœliaque, cette sensibilité ne dégrade pas l’intestin et ne présente pas de risque mortel. Des pistes de recherche sont en cours, notamment autour des FODMAP (Fermentable oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides and polyols), les fructanes du blé, glucides à chaîne courte.
La maladie cœliaque, quant à elle, se caractérise par une intolérance chronique au gluten. C’est une maladie chronique auto-immune qui se développe chez des personnes qui présentent des gènes spécifiques. Elle se caractérise par un déficit de tryptophane, un acide aminé précurseur de la sérotonine, et de dérivés indoles dans l’intestin.
Quand les protéines de blé, notamment la gliadine, franchissent la barrière intestinale, elles sont mal identifiées par le système immunitaire. Celui-ci provoque alors une inflammation qui détruit la paroi intestinale.
La cause de cette maladie est encore inconnue. La piste qui est privilégiée actuellement est la piste génétique. En effet, 95 % des personnes qui ne tolèrent pas le gluten sont porteuses d’un ou deux gènes spécifiques : HLA-DQ2 et HLA-DQ8.
D’autres maladies peuvent être facteurs déclencheurs :
Les symptômes de la sensibilité au gluten non cœliaque sont proches de ceux de la maladie cœliaque. Toutefois, l’intestin n’est pas endommagé. On peut distinguer :
L’intolérance chronique au gluten, quant à elle, altère la digestion en causant des lésions internes dans l’intestin. Elle empêche l’assimilation des nutriments, des minéraux et des vitamines. Les symptômes apparaissent de manière progressive. Parmi eux, on retrouve :
Pour savoir si vous êtes intolérant au gluten, parlez-en à votre médecin. Le cas échéant, il vous dirigera vers un gastro-entérologue pour un bilan.
Une prise de sang recherche les anticorps transglutaminase tissulaire, de classes IgA et IgG, et les anticorps anti-endomysium de classe IgA. Dans un deuxième temps, le spécialiste peut demander un typage génétique, pour identifier les éventuels gènes HLA. Enfin, la confirmation du diagnostic est obtenue grâce à une biopsie de l’intestin grêle.
Le traitement de la maladie cœliaque réside essentiellement en un régime alimentaire sans gluten. Cela permet :
En choisissant une alimentation équilibrée, riche en tryptophanes et en probiotiques, vous pouvez équilibrer votre microbiote de façon simple et naturelle.
Les probiotiques sont des micro-organismes vivants, semblables à ceux qui composent la flore bactérienne de l’appareil digestif. Dans l’intestin, c’est ce qu’on appelle le microbiote ou flore intestinale. Chaque microbiote est spécifique à chaque individu : il est unique. C’est un environnement qui doit être équilibré pour être efficace. On en trouve naturellement dans :
Le tryptophane est un acide aminé qui est essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Il permet la production de sérotonine, également appelée hormone du bonheur. Il favorise un sommeil de qualité et évite les troubles dépressifs. Certains aliments sont riches en tryptophane :
Pour un adulte, il est recommandé de consommer 500 à 2000 mg de tryptophane par jour.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement à proprement parler, à part un régime strict supprimant le gluten dans l’alimentation.
Pourtant, depuis 2020, une étude associe traitement de l’intolérance au gluten et apport en probiotiques et tryptophanes. En effet, les chercheurs ont mis en évidence que l’apport alimentaire permettait de métaboliser l’acide aminé et de diminuer les lésions intestinales.
Pour l’instant, l’étude a été menée sur des animaux. Mais, elle ouvre des perspectives encourageantes pour les personnes atteintes de pathologies cœliaques.
À noter : certains compléments alimentaires probiotiques contiennent du gluten. C’est pourquoi, en cas d’intolérance au gluten, il vaut mieux privilégier les sources naturelles de probiotiques comme les produits laitiers ou les boissons fermentées.