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Les casques et les oreillettes font désormais partie du quotidien de nombreux jeunes Français, qui les utilisent parfois trop longtemps ou pour de mauvaises raisons, comme pour s’endormir.
Les casques et les oreillettes sont omniprésents dans le quotidien des jeunes. Ces accessoires offrent une expérience immersive de la musique, des podcasts ou du visionnage de films ou de séries.
Depuis quelques années, certains accessoires audio comme les écouteurs sans fil ou les casques connectés ont véritablement conquis le marché. Pratiques, smart et utiles, ils sont devenus des accessoires indispensables de la vie quotidienne, à l’instar des téléphones mobiles.
Mais derrière cette immersion auditive agréable à l’air inoffensif se cache des potentielles répercussions sur l’audition des plus jeunes. Depuis leur apparition et leur expansion, même si elles restent récentes, des chercheurs se sont d’ores et déjà intéressés à l’impact des casques et des oreillettes sur la santé auditive des plus jeunes.
Le problème n’est pas tant dans l’utilisation d’un casque ou d’oreillettes. En effet, une utilisation raisonnable, contrôlée et responsable des écouteurs est généralement sans danger pour la santé auditive. En revanche, le problème est lié à la fréquence d’utilisation ainsi qu’au volume souvent trop élevé.
Une enquête Ifop-JNA (Association Journée Nationale de l’Audition) a eu lieu en début d’année 2023. Cette enquête a été menée auprès de 1 000 parents d’enfants de moins de 10 ans.
Selon les résultats,
Une autre enquête Ifop datant de 2020 révèle que 88 % des jeunes de 15 à 17 ans utilisent des écouteurs ou un casque audio. 62 % d’entre eux écoutent de la musique à l’école et 74 % des 15-34 ans écoutent de la musique dans les transports en commun.
La moitié des jeunes de 15 à 17 ans utilisent ces dispositifs entre 1 à 2 heures par jour et 20 % d’entre eux entre 2 et 3 heures au quotidien. 42 % des moins de 35 ans ont déclaré s’endormir avec de la musique dans les oreilles. C’est aussi le cas de 46 % des 15-17 ans et de 45 % des 18-24 ans. Par ailleurs, l’utilisation de ces dispositifs s’est largement démocratisé depuis l’ère du télétravail et des bureaux open space.
Une exposition prolongée ou un volume sonore trop fort a des conséquences sur l’audition, notamment des plus jeunes, qui ont un système auditif fragile.
Le danger des oreillettes est lié à une mauvaise utilisation, soit à cause d’un usage trop fréquent, soit à cause d’un niveau sonore trop élevé, soit les deux. Selon l’enquête Ifop, 29 % des 15-17 ans, 38 % des 18-24 ans et 43 % des 25-34 ans préfèrent écouter la musique ou d’autres sons à un volume sonore élevé.
L’intensité des sons s’exprime en décibels. Le son d’une voix humaine est en moyenne de 30 à 40 dB alors que le bruit d’une tronçonneuse en action est d’environ 110 à 120 dB. Pour préserver son ouïe et limiter les effets sur l’audition, les études montrent que le niveau d’intensité sonore ne doit pas dépasser les 85 dB. De manière générale, les bruits dépassant les 80 dB peuvent abîmer les oreilles. À partir de 100 dB, les sons sont dommageables à l’oreille au bout de 15 minutes.
→ En résumé, plus les bruits, et donc les décibels, sont forts, plus la santé des oreilles se dégradent rapidement. Par ailleurs, les sons qui durent longtemps altèrent la santé auditive.
L’exposition aux bruits et aux sons émis par les casques et les oreillettes n’est pas sans risques pour le système auditif. Le stress auditif crée des traumatismes, ce qui entraîne l’apparition de symptômes au niveau de l’oreille.
L’une des conséquences possibles est l’inflammation du tympan conduisant à une sensation d’oreille bouchée. Les acouphènes sont également le résultat du stress auditif, tout comme des troubles de l’audition.
La sensation d’oreille bouchée est généralement liée à une pression sonore trop forte, traumatisant les cellules de l’audition. Cette pression génère souvent également de l’inconfort et augmente le risque de vertige. Les traumatismes sonores sont causés par un son fort et soudain émis par le casque ou les écouteurs, ce qui peut engendrer une perte auditive transitoire ou permanente.
Tout comme les yeux lors d’une utilisation excessive des écrans, les oreilles peuvent être soumises à de la fatigue et aux risques associés (sifflements, bourdonnements, douleur, etc.).
Outre les symptômes locaux, d’autres conséquences, plus générales, sont en lien avec une utilisation non responsable des casques et des écouteurs. En effet, les nuisances sonores ont des répercussions sur le bien-être général, en particulier sur l’humeur (augmentation de l’irritabilité, de la nervosité), le sommeil (augmentation de la fatigue) et parfois même sur le comportement alimentaire des plus jeunes.
Chez les enfants, une exposition prolongée aux sons émis par les casques et les oreillettes les exposent à un risque d’élévation des niveaux de stress, à des difficultés d’apprentissage des leçons, à une gêne de la compréhension de la parole, à un risque de surdité prématuré ainsi qu’à des acouphènes, phénomène qui ne concerne donc pas uniquement l’adulte.
Les oreilles des plus jeunes, en particulier des enfants, sont très fragiles. Adopter les bonnes mesures permet de préserver au mieux leur santé auditive.
Avec un usage contrôlé et un volume sonore respectueux de son audition, une écoute saine est possible, tout en prenant du plaisir à entendre ses morceaux préférés.
Pour prévenir la fatigue auditive, il faut régulièrement mettre son oreille au repos, au calme. C’est pourquoi il est essentiel de faire des pauses afin de permettre au système auditif de récupérer, surtout lors d’exposition prolongée. Aussi, le seuil de risque est fixé à 85 dB afin de ne pas stresser le système auditif.
La durée d’écoute, pour une utilisation responsable des écouteurs, est de 60 minutes par jour. Il est préférable d’écouter de la musique ou un podcast en pleine conscience, plutôt que de laisser courir le son pendant des heures dans les oreilles pour couvrir des bruits désagréables (ceux du métro par exemple). Par ailleurs, vous risquez d’augmenter le volume de votre casque ou de vos écouteurs, ce qui augmente la sensibilité auditive et le risque de présenter des symptômes associés.
Bon à savoir : l’utilisation d’un casque ou d’oreillettes doit être évitée dans certaines circonstances, comme par exemple à vélo ou à trottinette. Cela diminue votre niveau de vigilance et augmente le risque d’accident.
Voici quelques conseils pour que votre enfant ait du plaisir à écouter de la musique tout en préservant son ouïe :
Chaque dispositif est aujourd’hui doté de technologies offrant des sons clairs à l’utilisateur. Que votre choix s’oriente vers un casque ou des oreillettes, il semble préférable que votre accessoire soit équipé de l’option ANC (active noise control). Il s’agit de la réduction active de bruit, filtrant les sons extérieurs gênants. Le côté intéressant est qu’il est possible d’utiliser le casque ou les écouteurs ANC sans diffusion de sons afin de réduire les dommages que pourrait causer un bruit environnant fort.
Privilégiez également un accessoire audio émettant des sons clairs et de bonne qualité. Dans tous les cas, la règle d’or est l’écoute à un volume modéré et à une fréquence raisonnable.
Pour préserver l’ouïe des plus jeunes, les parents souhaiteraient être mieux informés sur les risques liés aux casques et aux écouteurs. Certaines institutions mettent en place des mesures concrètes, comme des normes recommandées aux fabricants.
À la question de savoir si les parents sont bien informés sur la surdité et les acouphènes, 51 % des parents interrogés se sentent insuffisamment informés. Les parents sont beaucoup moins inquiets concernant la santé auditive de leur(s) enfant(s), face aux risques auxquels ces derniers s’exposent avec les écrans, par exemple.
Selon l’enquête Ifop, 76 % des parents interrogés pensent que les pouvoirs publics devraient faire de l’audition une grande cause nationale de santé publique, à l’instar de la prévention dentaire ou oculaire chez l’enfant. Il pourrait d’ailleurs s’agir de campagnes d’incitation au dépistage des troubles auditifs par la Sécurité Sociale ou d’une vigilance renforcée auprès des médecins, des professionnels de la petite enfance ou du corps enseignant.
Les parents sont soucieux de la santé auditive de leur(s) enfant(s), puisque 81 % d’entre eux interviennent régulièrement pour régler le volume sonore. Toutefois, une minorité d’entre eux estime être correctement informés concernant les enjeux de surdité et d’acouphènes relatifs à leur enfant.
Face à ces risques prématurés, une réglementation a été émise par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), demandant aux fabricants d’installer une nouvelle norme pour sécuriser l’écoute. Cette norme internationale, la norme OMS-UIT, recommande aux fabricants d’intégrer un système d’alerte en cas de danger. Ce système prévoit d’inclure des fonctions de tolérance auditive, un suivi du niveau et de la durée d’exposition de l’utilisateur, des informations pratiques et personnalisées afin de prévenir les déficiences auditives. En effet, d’après l’OMS, près de 50 % des 12-35 ans risquent de présenter des troubles auditifs liés à une exposition prolongée excessive à des sons trop forts, parmi lesquels la musique écoutée au moyen des appareils audio personnels.
L’important est de comprendre que la perte auditive peut être prévenue et qu’il est possible de préserver son ouïe, en commençant dès le plus jeune âge. En faisant un usage raisonnable et contrôlé des casques et des oreilles et en choisissant un appareil audio de qualité, il est possible de préserver l’audition des jeunes consommateurs tout en leur faisant profiter d’un loisir qu’ils affectionnent particulièrement.