Lors d’un creux d’activité au travail, il peut être appréciable de laisser l’heure défiler, faire durer sa pause café ou naviguer sur Internet sans but précis… Mais, quand l’ennui devient quotidien, cela peut vite devenir insupportable. Anxiété, fatigue, déprime… Le bore-out est proche.
Contrairement au burn-out (épuisement professionnel lié à un débordement d’activité) très connu du grand public et médiatisé, l’ennui au travail demeure un sujet tabou lié à l’image de soi que cela reflète. A cela s’ajoute une forme d’autocensure. Dans le cas du burn-out, on tente de minimiser sa surcharge de travail, dans le bore-out, on tente de minimiser son ennui. Pourtant, occuper un poste où il n’y a rien à faire peut devenir un calvaire.
Fatigue, lassitude, perte d’intérêt, manque de sollicitation, difficulté de concentration, doute et anxiété, telles sont les caractéristiques de ce syndrome d’épuisement professionnel.
Derrière une inactivité durable au travail se déclenche un véritable manque de stimulation intellectuelle, très dévalorisant et paradoxalement, très stressant. Perte de moral, mépris de soi, dépression, telles sont les conséquences reconnues du bore-out, pouvant aller jusqu’à l’inemployabilité.
Une souffrance qui peut dépasser le cadre psychique : face à l’ennui, des habitudes « palliatives » peuvent vite se mettre en place comme le grignotage, les pauses cigarettes plus fréquentes et parfois même, le recours à l’alcool.
Les individus en proie au bore-out n’ont parfois plus les ressources pour réagir. Or la solution passe par une démarche constructive qui passe tout d’abord par la prise de conscience et la prise de recul face à cette situation devenue une forme de « normalité ».
Peu d’échappatoire, hormis le changement d’entreprise ou de poste de travail, ne peut être proposé notamment dans des situations de « mise au placard ». Dans d’autres cas, certains « postes inutiles » notamment en début de carrière peuvent être riches d’apprentissage pour faire évoluer les choses, approfondir son projet de carrière et ses aspirations professionnelles réelles. Cela permet d’entamer le dialogue avec sa hiérarchie pour continuer à avancer et à s’épanouir.
Le médecin du travail est à même de détecter les signes du bore-out chez un salarié. Un diagnostic médical peut permettre au salarié qui en est victime de prendre conscience de cette « usure par l’ennui » et lui donner la volonté d’en sortir. Le médecin du travail a aussi le devoir d’alerter l’employeur de ces situations pour qu’il trouve des solutions au sein de son organisation qui peuvent prendre des formes variées :