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On parle de bioaccumulation lorsqu’un polluant est accumulé et ne peut être éliminé dans les tissus organiques. La bioaccumulation résulte d’une absorption directe (métaux lourds ou pesticides présents dans l’eau) ou par l’ingestion d’une proie déjà contaminée (bioamplification).
La chaîne alimentaire fait que les gros mangent les petits. Plus elle est grande, plus la concentration de polluants est élevée et les risques également. Cette accumulation entre espèces se déroule en trois temps :
Étant en haut de la chaîne, les humains sont les plus exposés à ingérer le plus de métaux lourds comme le mercure. Consommé à haute dose, le méthylmercure est toxique pour le système nerveux central, en particulier pour le développement in utero, et au cours de la petite enfance.
L’étude CALIPSO préconise, outre d’être vigilant sur la provenance des poissons, une consommation raisonnée et variée de ces derniers. Étudions ceci d’un peu plus près.
Outre son goût apprécié, le poisson contient plusieurs éléments indispensables à notre organisme. Décryptons sa composition et toutes ses valeurs nutritionnelles.
Le poisson est source de protéines et minéraux comme le phosphore, l’iode, le zinc, le cuivre, le sélénium ou le fluor. Il contient également des vitamines D, A et E (antioxydant) indispensables à la santé.
Notre corps ne sait pas fabriquer naturellement de l’oméga 3. Il nous faut donc l’apporter via l’alimentation (poissons gras, huiles végétales et fruits à coque). Ces lipides, en plus d’être anti-inflammatoires et prévenir des maladies cardio-vasculaires, sont essentiels puisqu’ils interviennent sur :
Contrairement au poisson “maigre” (blanc), le poisson dit “gras” contient naturellement de l’oméga 3, bon pour notre organisme. À raison d’un poisson de chaque catégorie par semaine, voici la liste de ceux contenant les acides gras essentiels à notre corps :
Les substances dangereuses pour l’organisme s’accumulent dans les tissus musculaires du poisson suite à son absorption dans les eaux environnantes, mais surtout, suite à la consommation de proies elles-mêmes contaminées.
Parmi ces polluants, on trouve des métaux lourds tels que le mercure ou le plomb ainsi que des pesticides et des PCB (polychlorobiphényle) encore présents en eau douce malgré leur interdiction en 1987.
Comme dit plus tôt, privilégiez les poissons en bas de la chaîne alimentaire et évitez au maximum les prédateurs ! En attendant une diminution de la pollution environnementale au mercure, surveillez votre exposition via l’alimentation et veillez à ne pas trop consommer de poissons prédateurs concentrant ce métal dans leur organisme.
A savoir : L’OMS recommande de ne pas consommer les poissons contenant plus de 0,5 mg de mercure par kilogramme.
Les poissons les plus pollués étant :
Ceux moyennement atteints par cette toxicité sont :
Les espèces étant les moins touchées seraient :
À noter que les poissons d’eau douce sont fortement bioaccumulateurs. Il est conseillé de limiter leur consommation à deux fois par mois.
Enfin, dernière recommandation au sujet de la cuisson, il vaut mieux cuire les poissons de mer frais à cœur. Si vous aimez la chair crue, nous vous préconisons de la congeler avant de la consommer pendant sept jours.
Provenant d’élevage, sauvage, labels et techniques de pêche utilisées, quels sont les critères pour sélectionner le poisson dans notre assiette ?
Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Un poisson d’élevage pourra contenir des antibiotiques et des hormones ainsi qu’une masse graisseuse plus importante. Un poisson sauvage devra, quant à lui, provenir d’une pêche raisonnée (critères MSC), mais sera malheureusement plus sujet aux polluants.
Attardez-vous sur les étiquettes alimentaires et privilégiez autant que possible les labels de qualité comme le Bio ou Label Rouge. Évitez les méthodes de pêche agressives (à la ligne plutôt qu’au chalut), les espèces menacées et privilégiez le local. Tenez compte des saisons (reproduction des espèces) pour réduire l’impact environnemental et préserver la faune ainsi que la flore marine. Plusieurs organisations et lanceurs d’alertes, comme l’OMS ou Zero Mercury, tentent de contrecarrer et pallier ce problème mondial lié au mercure.
Pour conclure, le maître mot est : diversification ! Essayez d’alterner entre les différentes espèces de poissons et les techniques de capture en tentant de ne pas dépasser les recommandations, c’est-à-dire manger du poisson maximum deux fois par semaine. Les poissons peuvent être un atout santé, mais attention aux règles pour les choisir (maigres, semi-gras ou gras, conditions de vie – élevage – et typologie). La qualité nutritionnelle passe par les nutriments, mais aussi par les polluants, veillez à sélectionner des espèces peu touchées par ces derniers et effectuez des achats raisonnés pour notre planète.