Apprendre aux enfants à nager : un acte de prévention de la noyade

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L’été approche, et quelle meilleure activité pour les enfants que celle de la baignade ? Apprendre à être à l’aise dans le milieu aquatique et à savoir nager sont les fers de lance de la baignade en sécurité. N’oublions pas la surveillance permanente et rapprochée de l’adulte responsable de l’enfant, première mesure irremplaçable pour prévenir la noyade.
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Les bienfaits de la natation pour la santé des enfants

La natation est l’un des sports les plus bénéfiques à la santé de l’enfant. Et même adulte, il n’est jamais trop tard pour commencer !

 

Les avantages de la natation pour la santé physique

Au niveau psychomoteur, elle aide l’enfant à développer une coordination motrice. D’un point de vue sensoriel, la natation permet de ressentir les différentes parties de son corps et d’en prendre conscience. Le milieu aquatique sollicite l’ensemble des muscles du corps : il se muscle progressivement et harmonieusement. La natation offre aux articulations et aux muscles de l’enfant une meilleure souplesse.

 

Les bienfaits cardiovasculaires de la natation

Sur le long terme, cette activité physique permet au jeune de maîtriser ses capacités respiratoires et d’avoir une meilleure endurance cardio-vasculaire. Les sports aquatiques sont particulièrement adaptés aux enfants souffrant d’obésité, d’asthme ou de scoliose. La natation confère à l’enfant de multiples atouts pour sa santé, mais aussi pour son mental.

 

Les bénéfices de la nage sur le mental de l’enfant

En effet, l’eau, cet élément que connaît très bien le fœtus, est souvent vite apprivoisée par les enfants. L’eau calme le système nerveux grâce à son pouvoir relaxant sur l’esprit. Les enfants sont également soumis à certains stress au quotidien, or, les sports aquatiques sont réputés pour être d’excellents anti-stress naturels. Par ailleurs, la pratique d’un sport booste la confiance en soi et la concentration, essentiels pour les adultes en devenir.

 

Les risques de noyade chez les enfants

Les noyades accidentelles infantiles surviennent surtout en mer et dans les cours ou plans d’eau.

 

Chaque année en France, environ 1 000 décès par noyades accidentelles ont lieu, selon le ministère des Sports. La plupart des victimes sont de jeunes enfants et des personnes âgées. Le quart des noyades accidentelles touchent les enfants de moins de 6 ans. La moitié des décès ont lieu en période estivale. Les noyades sont la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans en France. Plusieurs centaines de noyades ont lieu chaque été chez les moins de 6 ans, dont la moitié a lieu dans des piscines privées familiales. Chaque jour en été, en moyenne 4 décès sont à déplorer.

Selon les données de surveillance de Santé Publique France, datant du 1er juin 2022, 1 480 noyades accidentelles ont été dénombrées entre le 1er juin et 30 septembre 2021, dont 27 % ont été suivies de décès.

Près de la moitié des noyades fatales ont lieu en mer (44 %), 15 % en piscine, 39 % en cours d’eau (rivière) ou plan d’eau (lac) et 2 % dans d’autres lieux.

Une surveillance accrue et permanente des enfants est une nécessité absolue pour prévenir ces noyades évitables : l’insuffisance de la surveillance des adultes est la cause principale de ces accidents de baignade. Aucune mesure ne remplace la surveillance permanente et rapprochée d’un adulte responsable de l’enfant lors du temps de baignade.

 

La natation comme mesure de prévention des accidents

Apprendre à l’enfant à flotter, à sortir de l’eau et à nager permet d’éviter les accidents de baignade. L’apprentissage de la nage est un enjeu de société qui a conduit à un programme de prévention des noyades.

 

Le plan de prévention noyade, l’apprentissage précoce

Un accident de baignade peut être fatal, mais surtout évitable, raison pour laquelle un apprentissage précoce de la natation prévient ces risques. Le plan de prévention noyade englobe deux étapes clés pour acquérir des compétences aquatiques lors de l’apprentissage de la natation : “Aisance aquatique” (1re étape) et “Savoir nager” (2e étape).

 

Etape 1 de l’apprentissage : être à l’aise dans l’eau

L’Aisance aquatique s’adresse aux non-nageurs, accessible dès 3 ans et à partir de 4 ans en collectivité. L’apprentissage de cette compétence se fait dans un bassin dans lequel l’enfant n’a pas pied, sans matériel de flottaison. L’objectif principal de l’aisance aquatique est de s’adapter au milieu aquatique, en favorisant l’expérience positive, en trois étapes :

  1. Entrée dans l’eau, immersion complète (tête sous l’eau) et sortie de l’eau ;
  2. Saut ou chute dans l’eau, se laisser remonter à la surface, apprendre à flotter, regagner le bord et sortir de l’eau (même en cas d’urgence) ;
  3. Entrée dans l’eau tête en avant, remontée à la surface, parcourir 10 mètres en position verticale tête immergée et flotter sur le dos.

 

Etape 2 de l’apprentissage : savoir nager

La seconde compétence “Savoir nager” en sécurité est destinée aux enfants de 6 à 12 ans. En 10 séances d’1 heure, elle vise à assurer sa propre sécurité dans l’eau et à être autonome dans plusieurs milieux aquatiques (piscine, lac, rivière, océan, mer). L’enfant âgé de 6 ans possède les capacités requises (physiques et cognitives) pour acquérir les techniques de nage. Savoir nager lui donne accès au plaisir des activités aquatiques, en toute sécurité, et améliore ses capacités de survie dans l’eau.

Bon à savoir : des cours gratuits “Aisance aquatique” et “Savoir nager” sont dispensés par des professionnels de la Fédération française de natation (FFN).

 Toutefois, un enfant qui sait nager n’exclut pas la surveillance continue et rapprochée de l’adulte responsable.

 

Les mesures complémentaires pour prévenir les accidents de noyade

Quelques secondes suffisent pour qu’un enfant se noie : rien ne remplace la vigilance d’un adulte.

 

Les recommandations ministérielles

Le ministère des Sports a d’ailleurs lancé sa campagne de prévention des noyades sous le slogan “Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux”. Cette campagne donne les bons comportements à adopter pour se baigner en toute sécurité :

  • Je me baigne avec mon enfant s’il a moins de 6 ans ;
  • Je reste toujours à distance d’un bras pour pouvoir rattraper l’enfant, je ne le quitte pas des yeux ;
  • Je ne m’absente pas, même pour quelques secondes ;
  • Je surveille mon enfant sans être distrait (lecture, smartphone, aller chercher une serviette dans la maison…) : une noyade peut se produire sans cri, sans gestuelle brusque, dans 20 cm d’eau et en moins de 3 minutes.

→ Les signes d’alerte d’une noyade : si un enfant boit la tasse, sortez-le de l’eau. En cas de toux, de vomissement, de difficultés à respirer ou s’il s’endort et que son état normal ne revient pas dans les 5 minutes qui suivent, j’appelle les secours (15, 18 ou 112).

 

Les équipements de sécurité pour éviter les noyades

Le manque de surveillance est la principale cause des noyades chez l’enfant. Néanmoins, elle peut survenir suite à une chute ou à un défaut de dispositif de sécurité. Les piscines privées dont le bassin est totalement ou partiellement enterrées doivent être munies d’au moins un équipement de sécurité :

  • Barrière de protection à 1 mètre de distance de la piscine ;
  • Système d’alarme sonore en cas d’immersion (alarme d’immersion) ou lorsque l’enfant s’approche de la piscine (alarme périmétrique) ;
  • Bâche de sécurité ;
  • Abri (véranda) recouvrant le bassin ;
  • En cas de promenade en bateau, je m’équipe et j’équipe mon enfant d’un gilet de sauvetage adapté à sa taille.

 

Chaque personne devrait se former à l’apprentissage des gestes qui sauvent en cas de noyade, pour intervenir rapidement en cas d’accident. La Croix-Rouge française dispense des formations aux gestes de premiers secours, et celle concernant les noyades est accessible à partir de 10 ans.

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