Maladie d’Alzheimer, de quoi parle-t-on ?
La maladie d’Alzheimer se caractérise par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles et comportementales. Cela entraîne des répercussions dans les activités de la vie de tous les jours, autant à la maison qu’au travail.
L’évolution et les symptômes de la maladie sont variables dans le temps en fonction de l’individu. Cette maladie « de l’oubli » apparaît généralement très lentement et s’aggrave au fil du temps. Les causes précises de cette maladie ne sont pas encore identifiées, mais de nombreux travaux de recherche sont en cours.
Le trouble de la mémoire est généralement associé à un autre trouble pour poser le diagnostic, comme :
- une difficulté à faire certains gestes (apraxie)
- un trouble du langage (aphasie)
- une perte de reconnaissance des personnes, des objets (agnosie)
- une incapacité à adapter son comportement en fonction du contexte
Les causes et facteurs de risques
Pour l’instant, on ne connaît pas les causes exactes de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques ont néanmoins établi qu’une accumulation de protéines, causées par des lésions aux neurones, et donc en trop grande quantité dans le cerveau, sont susceptibles de provoquer la maladie d’Alzheimer.
Quant aux facteurs de risques, plusieurs pistes sont évoquées :
- le risque génétique : Dans moins de 1% des cas, la maladie d’Alzheimer est une forme familiale héréditaire liée à un gène qui a muté. C’est donc très peu au final, ce qui est plutôt rassurant. Pour le reste, soit 99 %, des facteurs de risque de prédisposition génétique peuvent entrer en compte. Ce qui signifie que la personne possède ces gènes sans pour autant favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
- le risque vasculaire : les personnes qui souffrent d’hypertension, de diabète, de cholestérol, les fumeurs, les sédentaires, etc. seraient plus susceptibles que d’autres de développer une maladie de type Alzheimer. Fort heureusement, tout cela est modifiable et peut être pris en charge. Le fait d’agir sur ces facteurs diminue donc de beaucoup les risques de la maladie.
- D’autres risques comme les troubles du sommeil, une mauvaise alimentation, le manque d’activité physique et intellectuelle pourraient également être des facteurs de risque contribuant à développer la maladie d’Alzheimer.
Mais finalement, il est évalué qu’à la naissance, tout le monde est susceptible génétiquement parlant de développer une maladie d’Alzheimer. Par contre, cette maladie étant multifactorielle, le fait de prévenir les facteurs de risque tout au long de votre vie est donc important pour retarder son apparition.
Stades, symptômes et diagnostic de la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est considérée, à tort, comme une maladie qui touche les personnes les plus âgées. Cependant, 3% de la population atteinte a moins de 60 ans.
Quels sont les stades et symptômes ?
La maladie d’Alzheimer se développe et s’aggrave au fil du temps. Les spécialistes ont défini des stades d’évolution de la maladie pour avoir un aperçu général de la capacité d’une personne au cours de la maladie. Les symptômes associés à ces stades peuvent varier d’une personne à l’autre.
- Stade 1 : Pas de déficience. La personne ne présente pas de trouble apparent de la mémoire
- Stade 2 : Le déficit cognitif est très léger. La personne peut avoir quelques trous de mémoire mais ne montre aucun symptôme de démence.
- Stade 3 : Le déficit cognitif est léger. A ce stade, la famille peut remarquer certains troubles comme des difficultés à trouver le bon mot ou à se souvenir des personnes rencontrées récemment. Le médecin peut déceler des troubles de la mémoire ou de la concentration.
- Stade 4 : Le déficit cognitif est modéré. L’examen médical met en évidence des symptômes comme les oublis d’événements récents, la difficulté à effectuer des tâches complexes (un repas par exemple) et à résoudre des calculs mentaux.
- Stade 5 : Le déficit cognitif est modérément sévère. A ce stade, une personne atteinte d’Alzheimer présente des troubles de la mémoire perceptibles (oubli de son adresse, désorientation) et a besoin d’aide pour les activités quotidiennes.
- Stade 6 : le déficit cognitif est sévère. Les troubles de la mémoire s’aggravent (oubli d’évènements récents, du passé), la personnalité peut être modifiée et les personnes ont alors besoin d’une aide importante pour les activités quotidiennes (s’habiller)
- Stade 7 : Le déficit cognitif est très sévère. C’est la phase terminale de la maladie d’Alzheimer. La personne n’est plus capable d’interagir avec son entourage et a besoin d’une aide importante pour toutes les activités quotidiennes (manger, aller aux toilettes). A ce stade, certaines personnes ne sont plus capables de se tenir assises.
Comment poser un diagnostic ?
Il n’est pas facile d’établir un diagnostic précoce, ce qui serait pourtant une avancée majeure qui permettrait une meilleure prise en charge. Il apparaît que 45 % des Français qui peuvent présenter des troubles de la mémoire, ne souhaitent pas subir d’examens, par peur de l’annonce du diagnostic mais aussi par manque d’information sur la maladie d’Alzheimer.
Le dépistage consiste en des tests cliniques (tests de mémoire et neuropsychologiques) réalisés par un neurologue et un neuropsychologue et des tests paracliniques. Il s’agit ensuite de réaliser une IRM afin de vérifier l’atrophie potentielle du cerveau et aussi un pet-scan, qui mesure le dysfonctionnement métabolique du cerveau.
La maladie de l’oubli : quelles sont les solutions de prévention ?
Il existe plusieurs solutions pour prévenir la maladie d’Alzheimer et ainsi retarder un tant soit peu l’apparition de la maladie. Voici les principales idées que nos conseillers prévention M comme Mutuelle ont résumées pour vous :
- Faites du sport ou une activité physique régulièrement : des études scientifiques ont montré que pratiquer un sport de façon intense et au minimum 30 mn par jour stimule la formation de nouveaux neurones. Si vous ne pouvez pratiquer une activité de façon intensive, sachez que nager, faire du vélo ou tout simplement marcher permettent aussi de ralentir le déclin cognitif.
- Faites attention à votre alimentation : privilégiez un régime riche en fruits (banane, fruits rouges) mais aussi en légumes, riches en antioxydants. Le régime méditerranéen est particulièrement bénéfique car il offre des graisses enrichies en oméga-3 dont le cerveau a besoin ce qui permet une réduction du déclin cognitif.
- Rencontrez votre médecin régulièrement : faites des bilans réguliers pour vérifier votre tension ou faire une prise de sang, afin de dépister et prendre en charge un éventuel diabète ou une hypertension.
- Stimulez votre cerveau : Cela passe par la lecture, le fait d’apprendre de nouvelles choses, le jeu, etc. En fait, toutes les activités qui font travailler la concentration et les capacités mentales. N’oubliez pas les liens sociaux car avoir des relations sociales stimulantes, discuter de choses et d’autres, permettent de maintenir le cerveau en bonne santé.
Prévenir une maladie dégénérative dont on ne connaît pas les causes et qui s’annonce très discrètement est très difficile. La meilleure prévention pour déceler toute trace précoce de la maladie chez l’un de vos proches ou pour vous-mêmes reste l’écoute et l’échange : avec votre entourage, votre médecin. Le 21 septembre de chaque année a lieu la Journée Mondiale Alzheimer qui permet de s’informer sur l’importance de la recherche sur la maladie, et les avancées en particulier sur le diagnostic précoce.